Les visuels

Des mises en perspectives sur notre situation politique

Derrière les discours partisans, il est souvent difficile de se faire une idée claire de la situation de la France.

Ce ne sont pas les chiffres qui manquent, mais on peut leur faire dire beaucoup de choses différentes. Ce qui manque, ce sont plutôt les mises en perspective qui permettent de les relier entre eux et de les interpréter.

Je vais donc publier, de temps en temps, des mises en perspective, à partir de données tirées de sources fiables. Afin de mieux comprendre où nous en sommes. Et afin de mieux vous convaincre qu’il nous serait très bénéfique d’envisager un autre cap !

#1 La désindustrialisation en France et en Europe

Liens vers les sources : emploi manufacturier (avec également l’emploi total pour calculer la part de l’emploi manufacturier) et balance manufacturière (donc hors énergie et extraction).

NB1. Il y a un petit décalage : la balance manufacturière inclut ici les produits agricoles (en plus de l’industrie agro-alimentaire)*, alors qu’ils ne sont pas comptabilisés dans l’emploi manufacturier.

* Soit les items SITC 5 à 8 (SITC = Standard International Trade Classification) de la balance commerciale (« Chemicals and related products », « Machinery and transport equipment » et « Other manufactured goods ») + SITC 0 et 1 (« Food, drinks and tobacco »). Je n’ai pas pris en compte le dernier item hors classification (SITC 9, «  Commodities and transactions not classified elsewhere in the SITC  »).

#2 La balance commerciale française se dégrade depuis 20 ans

Liens vers les sources : 1) les données des douanes (au format Excel) se trouvent dans l’onglet « Bilans périodiques », ligne « Le commerce extérieur de la France en 2020 », document « Données complémentaires » ; 2) le rapport 2019 sur le commerce extérieur de la Direction générale du Trésor, publié en février 2020 (p. 15 pour le luxe).

NB. L’extraction et les déchets (solde de +1,3 milliards d’euros en 2019) sont compris dans l’item « énergie ».

#3 Un pouvoir d’achat qui évolue peu et des dépenses contraintes qui augmentent

Champ : France métropolitaine

Liens vers les sources : 1) la série de l’INSEE sur le pouvoir d’achat du revenu disponible brut ; 2) la série de l’INSEE sur le niveau de vie moyen par décile  ; 3) les enquêtes de l’INSEE Budget des familles 2011 (tableau TM106) et 2017 (tableau TM106).

NB1. Les loyers sont nets des aides au logement. Si l’on prend les loyers bruts, le poids du logement augmente encore, surtout dans les premiers déciles. Pour une comparaison des deux méthodes, voir le rapport de France Stratégie consacré aux dépenses pré-engagées (page 4).

NB2. Pour les dépenses pré-engagées par décile, j’ai écarté la redevance TV et les chaînes payantes (qui n’apparaissent pas dans les tableaux) et les remboursements de prêts immobiliers (qui pèsent beaucoup plus sur les derniers déciles, mais qui sont des dépenses d’investissement).

#4 Une évolution du pouvoir d’achat très inégalitaire au sein des 40 % des ménages qui sont locataires

Champ : France métropolitaine

Et voici une version bis, avec le détail des dépenses contraintes :

Champ : France métropolitaine

Lien vers les sources : 1) les enquêtes Budget de famille 2011 de l’INSEE (tableau TM107) et Budget de famille 2017 (tableau TM107) ; 2) l’indice des prix à la consommation de l’INSEE pour le calcul de l’inflation ; 3) l’évolution de la taille des ménages selon l’INSEE (entre 2013 et 2018) pour le calcul du gain de pouvoir d’achat.

NB1. Logement = loyers (nets des aides au logement) + charges (petit entretien, eau, énergie, etc.).
Transport = utilisation du véhicule (hors achat) + services de transport.
Assurances = assurances + services financiers.
Téléphone/internet = abonnements (hors achat).
Alimentation = nourriture et boissons (hors alcool, tabac et services de restauration).

NB2. Il s’agit ici d’un reste à vivre hors épargne (car on part des dépenses de consommation et non des revenus). Les enquêtes Budget de famille ne peuvent être combinées avec les données de la comptabilité nationale, car les champs et les concepts ne sont pas les mêmes.

#5 Une consommation mondiale de combustibles fossiles en constante augmentation

Lien vers la source : le site Our World in Data.

NB. Les données manquantes (avant 1965) ont été extrapolée (avec une progression linéaire), ce qui donne des points d’inflexion artificiels, comme on le voit pour les années 1940 et 1950.